Infos et point de vue

Nous souhaitons revenir sur le débat qui a eu lieu au marché paysan la semaine dernière, malheureusement nous n’avons pas pu y prendre part faute de temps et nous le regrettons, mais le sujet nous anime fortement et nous tenons à partager notre point de vue. On remercie les Comptoirs de l’Est d’avoir proposé ce temps d’échange autour du thème « zero déchet et gaspillage alimentaire » :

Pour commencer revenons sur les chiffres présentés sur le très sérieux site du SDES (Statistique publique de l’énergie, des transports, du logement et de l’environnement):

« En France, la plus grosse partie des déchets alimentaires est générée par les ménages au stade de la consommation à domicile (43 %, soit 61 kg par habitant – kg/hab.). Vient ensuite l’étape de la transformation (24 %), suivie de la production primaire (13 %), de la consommation hors domicile (restauration commerciale et collective) et enfin de la distribution. Cette dernière représente 9 % des déchets alimentaires. »

Comme on peut le voir, une partie des surplus de productions ne sont pas comptés dans l’équation et notamment les produits non récoltés par l’industrie agricole. Sur le site de France Nature Environnement on peut lire : « Pertes, surproductions, produits déclassés… Dans les activités agricoles (maraîchage, élevage, pêche…), le gaspillage alimentaire correspond à toute la nourriture destinée à la consommation humaine qui a été non récoltée, perdue, écartée ou jetée. D’après une étude de l’ADEME, ce gaspillage représente, en volume, 32% du gaspillage généré tout au long de la chaîne alimentaire, soit près d’un tiers. »

Voilà déjà comment on passe de 13% du gaspillage généré par la production primaire (agriculture) à 32%. Sont également hors des chiffres les produits importés dont nous ignorons totalement les taux de gaspillages générés par leur fabrication, transformation et transport mais dont le gaspillage final réalisé par les ménages est compté.

Ce biais de comptage par omission permet de remettre la responsabilité du gaspillage alimentaire sur les individus et non sur le système et donc de dépolitiser le problème.

Pour nous le problème du gaspillage alimentaire est systémique, politique et éthique. Par l’octroi de subventions, la rédaction de lois écocidaires (loi Duplomb), ou encore par l’utilisation massive de produits dangereux (scandale du Chlordécone utilisé pendant des décennies dans les bananeraies de la Martinique et de la Guadeloupe) l’état favorise la surproduction (en France en moyenne 3500 calories sont produites pour une nécessité vitale de moins de 2000 par habitant.e/jour) et l’industrie agroalimentaire. Le capitalisme parie sur des volumes et non sur la qualité, permettant l’enrichissement de quelques multinationales au détriment de la santé humaine et animale ainsi que la préservation des terres. L’humain, les animaux et la nature sont des produits permettant l’augmentation coûte que coûte, des richesses de quelques privilégiés. Pour finir et à la vue de la production par habitant, un choix délibéré est fait est de priver une partie de la population à un accès à une alimentation saine et en quantité suffisante.

La construction de circuits « antigaspi » par les assos (dont nous faisons partie), start up ou même par les grands groupes eux mêmes, contribuent à leur façon à la continuité du système et ne le remet pas en question voire même le consolide, en permettant par exemple une re marchandisation des produits auparavant perdus ou la défiscalisation des pertes redonnées aux assos. Nous vous invitons a consulter l’étude de Marie Mourad (sociologue et consultante-chercheuse indépendante spécialisée dans la réduction du gaspillage) « DE LA POUBELLE A L’ASSIETTE : CONTRE LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE » ed L’harmattan. Lien

Aussi la question du gaspillage alimentaire permet un effet « paravent » sur des problèmes plus graves dont les questions de santé liées à la qualité des produits et au travail des ouvriers agricoles, la gestion des ressources naturelles, les coûts écologiques des importations, les inégalités sociales et d’accès à la nourriture, le lien colonialiste à l’alimentation et les inégalités d’autorisation d’importation des denrées, l’utilisation et la pollution de terres hors hexagone, l’exploitation humaine…

Enfin, une des réponses institutionnelle au gaspillage alimentaire est la méthanisation. Si nous sommes pour son usage domestique (tuto ICI) permettant de transformer les déjections humaines et animales et les déchets alimentaires en gaz (pour la cuisine, l’électricité…), son usage industriel est désastreux. Pollution des sols, des nappes phréatiques et surtout accaparement des terres arables et des ressources alimentaires encore consommables. Deux articles de Greenpeace et Reporterre à ce sujet.

Sans transition, ou presque :

Infos pratiques :

Attention à compté du 26 octobre nous ne ferons plus de gratuiteries dans la cour le mercredi soir, faute d’éclairage suffisant mais poursuivons les collectes.

Pour rappel vos dons sont soigneusement triés et partagés selon des ordres de priorité précis : les plus jolis vêtements/chaussures enfants et femmes, la vaisselle, le petit électroménager, le matériel de puériculture, les couches, les produits d’hygiène… sont distribués en colis solidaires à des personnes orientées par des travailleurs sociaux ou des assos partenaires. Les vêtements ado, petites tailles hommes et baskets en bon état sont redonnés à l’asso les Midis du Mie pour les mineurs isolés ou aux assos de maraudes. Les couvertures ou duvets sont données aux personnes sans abris, vivant dans les camps, squats ou habitats précaires. Et ce qui reste est redistribué lors des gratuiteries. Concernant les livres, nous conservons les livres enfants en bon état pour mettre à disposition une bibliothèque gratuite lors des RDV pour les colis solidaires, le reste est mis dans la boîte à livres située devant notre local.

Ainsi, pour les colis solidaires nous manquons également de :

  • vêtements enfant toutes tailles (surtout naissance)
  • Gigoteuses, petites couvertures, combis pilotes et petits manteaux
  • Chaussures 25, 26, 27 et baskets 41, 42, 43 et
  • Lait maternisé 1, 2 et 3 et couches 3, 4, 5 et +
  • Produits d’hygiène de base : savon, shampoing, brosses à dent, dentifrice

Agenda :

  • Mercredi 22 Octobre 18h/20h Collecte et Gratuiterie au 56 bvd de la république.
  • Jeudi 23 Octobre 14h/17h atelier « La Machine » à la Petite Ruche (sur inscription)
  • Samedi 25 Octobre 15h/17h Gratuiterie au 56 bvd de la République
  • Lundi 27 Octobre 14h atelier d’auto-réparation à la Petite Ruche (sur inscription)
  • Mercredi 29 octobre 18h/20h Collecte au 56 bvd de la république
  • Vendredi 31 Octobre Sortie Vélo pour débutant.es (inscriptions à michel@lamachine.org)

Enfin si vous souhaitez nous soutenir vous pouvez adhérer (à prix libre) : https://www.helloasso.com/associations/laboratoire-ecologique-0dechet/adhesions/formulaire-d-adhesion