Ce week-end

Aujourd’hui a lieu un évènement anticapitaliste, écologique, anti fast-fashion et féministe, avec une entrée gratuite et une super programmation.

Et pourtant nous allons le fuir, pourquoi ?

Parce que que le collectif « les Murènes » pourtant radical et sans compromis, dont la démarche nous parle a choisi la Cité fertile pour leur évènement dont une partie des bénéfices iront à des collectifs/associations de lutte et de soutien au peuple Palestinien.

(extraits de leur page Instagram)

Nous prenons cet évènement en exemple mais ce n’est pas la première fois que nous alertons les collectifs et associations militantes sur ce genre d’endroits. La cité fertile n’est qu’un exemple parmi d’autres de lieux à l’apparence « cool » ou « alternatif » mais qui abrite des financeurs plus que douteux et leur sert de faire valoir écologiques, solidaires, féministes… Ainsi nos luttes perdent de leurs sens et nous nous divisons : le lieu d’où l’on parle, l’origine de l’argent dont nous nous servons pèsent dans la crédibilité de nos propos. Nous ne pouvons pas combattre nos ennemis en leurs servant de caution.

Pour rappel la Cité Fertile c’est ça :

(extrait du site internet de la cité fertile, onglet Partenaires)

Mais la BNP, premier partenaire de ce lieu c’est ça :

« L’AFPS, Attac et la Campagne BDS France demandent aux banques françaises, en commençant par BNP Paribas, de cesser leur complicité dans le financement de la colonisation illégale de la Palestine, du maintien du régime d’apartheid, et du génocide à Gaza, de se conformer à leurs obligations en matière de devoir de vigilance, et de suivre la recommandation de désinvestissement de l’ONU. Désinvestir est possible, comme l’ont montré de nombreuses institutions financières de par le monde. » pour en savoir plus RDV sur le site d’ATTAC.

« Des documents de l’autorité américaine des marchés financiers consultés par l’Humanité révèlent que la banque française BNP Paribas a participé à une levée de fonds record réalisée par Tel-Aviv cinq mois après le début de la guerre lancée contre Gaza. » extrait d’un article de L’humanité.

La banque est également poursuivie pour le financement du Genocide au Rwanda article du blog de Médiapart. »

Mais ce n’est pas tout, la BNP est en partie responsable de la crise écologique en cours :

« BNP Paribas attaquée en justice pour sa responsabilité dans la crise climatique, une première pour une banque » extrait d’un article du média VERT.

« Deux chercheurs britanniques ont tracé la provenance de plus de 500 milliards de dollars ayant financé les multinationales responsables de la déforestation en Amazonie brésilienne et leurs résultats accablent une nouvelle fois la BNP Paribas. » Article de Reporterre.

« Le Crédit Agricole, la BNP et BPCE sont mis en demeure de cesser de financer le géant minier suisse Glencore, décrié pour son bilan environnemental. La procédure a été lancée par une ONG colombienne. Enquête sur une affaire révélatrice des ambiguïtés des banques en matière d’environnement. » sur france inter

La BNP est aussi mise en cause au sujet de l’évasion fiscale :

« Autre aspect étudié par 60 millions de consommateurs, l’impact environnemental des banques et leurs choix en termes d’optimisation et transparence fiscale. Là encore, BNP Paribas et la Société Générale sont mauvais élèves » sur France Info.

A propos des investissements dans les armes nucléaires :

« Du côté des banques, il n’y a pas que les énergies fossiles qui ont la cote. Selon le dernier rapport de la campagne de l’Ican, « Des investissements intolérables », les banques françaises BNP Paribas, Crédit agricole, Groupe BPCE, Société générale, Crédit mutuel et Banque postale ont investi près de 30 milliards d’euros dans les entreprises productrices d’armes nucléaires entre janvier 2021 et août 2023.

Ces banques ne respectent pas le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires qui interdit les opérations de financement des entreprises apportant une contribution substantielle à la production des systèmes d’armes nucléaires. Elles se rendent ainsi coupables de ne pas respecter le droit international et de violer leur engagement pris en matière de responsabilité sociétale des entreprises , dénonce l’Ican. » sur Reporterre.

Des affaires aussi de prêts toxiques :

« C’est la fin de l’affaire « Helvet Immo », une très longue histoire de prêts toxiques accordés par Cetelem, une filiale de BNP Paribas. Près de 4 500 personnes avaient emprunté de l’argent en francs suisses qu’ils devaient ensuite rembourser en euros. » sur France Inter

Et les articles s’enchaînent inlassablement, entre scandales financiers, humains, écologiques…

Bref comment peut-on encore penser que nos luttes peuvent s’épanouir dans des lieux biberonnés par les pires financeurs ? Comment peut-on encore se laisser voler nos mots et nos combats par nos ennemis ? Comment peut-on penser que notre crédibilité restera intacte ?

Alors oui nous comprenons les enjeux logistiques et organisationnels, nous comprenons l’attrait pratique et joli de la Cité Fertile, mais ne nous méprenons pas, il s’agit d’un paravent du pire du capitalisme et en y mettant les pieds nous le soutenons, le validons et perdons nos valeurs.

Alors oui, parfois il faut faire des compromis, et nous en faisons toustes mais faisons aussi preuve d’exigence et de cohérence afin de ne pas disperser nos énergies et nos idéaux par facilité.